C'EST IMPORTANT !!!
lundi 15 décembre 2008
Coup de tête!
lundi 8 décembre 2008
Voyage dans le voyage...
Le train Vyatka/Saint-Pétersbourg.
Санкт-Петербург (Saint-Pétersbourg) - Jour 1/3
Le journée avançant et le programme étant encore relativement chargé, il fallait s'arracher de ces lieux si plaisants. Ainsi, c'est après 14h00 que nous avons quitté ce musée... il faudra revenir pour mieux finir. Un "Pirochki-bar" nous a servi de restauration rapide... Une sorte de Mc-Lénine sauce Sovièt.
Le temps restant avant le train-couchette direction Moscou nous a permi d'aller une dernière fois de l'autre côté de la Neva pour s'imprégner de la vue de la ville comme nous l'avions vue les premières heures. De l'autre côté du pont, deux imposantes colonnes marquaient l'endroit, une île, Anastasia nous l'a d'ailleurs citée comme "l'île de la cité" pétersbourgeoise! Suivant cette vue, nous sommes allés manger dans un resto végétarien (pour remercier Anastasia en quelque sorte!) après avoir récupéré nos sacs à l'auberge. Le restaurant en question, légèrement sous-terre nous accueillait dans une ambiance de cave type salon d'écriture de Dostoïevski. Et pour cause, le nom du resto est "Idiot", comme l'une de ses oeuvres. Et pour parfaire l'ambiance russe, un shooter de vodka nous a été servi en plus de la boisson commandée -c'est la maison qui offre- comme quoi, même les végétariens savent vivre! Quoique.
Москва (Moscou) - Jour 1/2
Après une courte nuit: réveil à 5h30 du matin pour rendre les draps à la contrôleuse de la voiture, nous sommes arrivés dans la capitale. La vraie. Москва!!!
A cette heure là, les musées, eux, dorment encore. Alors c'est l'occasion idéale pour visiter le métro moscovite! Après être descendus dans les entrailles de la Terre (l'escalator est interminable!) nous passons de station en station. Toutes plus luxueuses les unes que les autres, pleines de mosaïques, de statues, de colonnes et de voûtes. Les photographies y sont interdites: le gouvernement russe pense pouvoir abriter la population dans ces galeries en cas d'attaque nucléaire... mouai... L'une des stations, appelée "place de la révolution" m'interpelle (Площадь Революции). Ou plutôt l'une des 76 statues en bronze: représentant les différentes classes sociales concernées par la révolution, l'une d'elle est un homme armé accroupi, la main gauche sur son chien lui-même assis. Ce qui m'interpelle ici, c'est le museau brillant du chien. L'oxydation du bronze a donné une teinte à toutes les statues, mais ce museau semble briller à cause d'un frottement. Le métro qui arriva quelques secondes plus tard confirma l'hypothèse: plus de la moitié des passagers passant à côté de cette statue venaient toucher le museau du chien! Chacun à sa manière: virile pour certains, délicate et presque sensuelle pour d'autre. Plus tard, on apprendra que ça porte bonheur (pas vraiment surpris!), mais pas plus d'explications, pas d'histoire...
Dans le prolongement de la dernière station de métro "à ne pas rater", nous sommes aller visiter une potentielle université d'Anastasia. C'est un bâtiment énorme, on dirait un gratte-ciel. Le brouillard ne nous permettait d'ailleurs pas de voir le haut du bâtiment. Nous aurions évidemment aimé rentrer à l'intérieur, mais comme partout en Russie, il faut présenter sa carte d'étudiant pour rentrer dans l'université... Dommage.
Après un petit déjeuner dans le centre commercial d'à côté, au Мак-доналдс (pas besoin de traduction sur ce coup là!), nous nous sommes rendus jusqu'à la station Borovitskaya. En passant les dernières marches, nous nous retrouvions nez à nez avec un énorme bâtiment rouge: le musée des armures, qui forme une partie d'un des côtés de la place rouge! LA place rouge se trouvait juste derrière, avec son Mausolée de Lénine, avec la cathédrale Basile-Le-Bienheureux (l'église la plus connue de Russie!). Et sur la droite du musée des armures, les premiers remparts et premières tours du Kremlin!!! Nous étions en face du complexe Kremlin-Place Rouge! Ce séjour en Russie, tellement attendu, ce rêve de Moscou déjà vieux de deux ans qui était sur le point de s'accomplir!
J'étais là, en Russie, à Moscou, en face de la Place Rouge, quand, sortant du Kremlin, à droite, un régiment de l'armée est arrivé, marchand au pas, suivi d'un autre régiment, rempli d'instruments de musique cette fois-ci, puis d'une troupe d'officiels. Tous se sont positionnés sur l'air de musiques russes. Une fois, toutes ces personnes installées, des gerbes de fleurs déposées, l'harmonie s'est mise à jouer l'hymne national russe. - - - - - - - - - . L'émotion dans mon corps était à son maximum. Je vivais cet instant. J'étais ici. Mes yeux dévoraient ce que je n'avais vu qu'en photo jusque là et je vibrais entièrement sur cet hymne joué en direct par plusieurs dizaines d'instruments...
Ce moment fort passé (il s'agissait de la comémoration anniversaire du début du retrait des troupes allemandes de Moscou par l'armée russe), les militaires rentrés, et les barrières de sécurité enlevées, nous sommes rentrés sur la place rouge... Oui, elle est grande, et elle porte bien son nom. Après avoir foulé ses pavés, nous avons visité la fameuse cathédrale Basile-Le-Bienheureux avant de retraverser lentement ce lieu tellement mythique. Sur notre chemin, juste devant le mausolée de Lénine, un couple de chinois fêtaient leur mariage... c'est tellement romantique une photo devant la chambre funéraire de Lénine! Le marié, à genou devant sa (future?) femme, la prenait en photo. Sous sa chaussure droite, une énorme étiquette jaune fluo!! Le nombre de Yen peut-être?... Comme il ne fallait pas laisser ce symbole de la virilité se ridiculiser, j'ai voulu aller l'aider en lui transmettant l'info. Sa femme a compris avant lui. Elle a rit et lui a expliqué. Nous éloignant doucement, le regard en coin, nous étions spectateur d'un tableau cocasse: le marié habillé en blanc était accroupi par terre au beau milieu de la place rouge et tous ses témoins/photographes faisaient grise mine autour de lui, tandis que la mariée, elle, commençait à rire jaune... Mission accomplie, je pense l'avoir franchement aidé!... Toujours est-il que dans la même matinée, nous avions connu de fortes émotions: du frisson dans le dos au fou rire éclatant...
Après une pause-déjeuner dans une chaîne de restauration à proximité, nous avons continué le spectaculaire avec la visite du Kremlin. Une fois à l'intérieur des remparts (rouges!), on découvre une ville! Des voitures circulent, des militaires surveillent, et une cloche sonne. Obstinément, elle sonne. De son lourd gong, elle sonne, donnant ainsi une ambiance Poutinienne. Les choses y sont droites, froides, constantes. Dans les forteresses, d'autres "petits" monuments qui doivent figurer dans le livre des records tant leur intérêt se limite à celui d'être "le plus": nous sommes donc passés à côté du Tsar des Canons et de la reine des cloches (la plus grosse du monde)... et moi qui croyait l'avoir déjà rencontrée en France... Sinon, nous avons aussi aperçu ou visité plus d'une dizaine de palais, églises et cathédrales, tous situés dans l'enceinte du kremlin!
En sortant, nous nous sommes dirigés dans la rue piétonne incontournable de Moscou avant d'aller chercher nos sacs à la consigne de la gare. Une fois les bagages récupérés, nous avons filé à l'hôtel. Pas n'importe quel hotêl: l'hôtel du ministère de la défense... Certes, l'entrée n'a pas été aussi facile qu'à l'auberge de St-Pèt, mais la qualité du couchage en valait la peine! Et le tout pour un prix inférieur!!!
Après une bonne douche, nous étions prêt pour retrouver une amie moscovite rencontrée il y a plus d'un an en France: Maria, ou plutôt Macha (chaque russe a son prénom de passeport et son prénom de vie courante.Le second n'est pas un simple surnom, mais bien le prénom utilisé par tout le monde!).
A 20h00 nous étions dans la rue donnée pour le rendez-vous, mais le resto prévu nous avait posé un lapin! Après une demande d'aide d'Anastasia à deux jeunes femmes russes, nous n'étions pas plus avancé. J'ai donc interpellé un mec, allure sympathique, marchant d'un pas décidé. Il était du quartier, ça tombait bien, et m'a assuré qu'il ne connaissait pas de resto du nom indiqué. Nous avons donc cherché un peu ensemble avant de tomber devant un des resto du réseau My-My (prononcez Mou-Mou)... Il s'agit d'une chaîne, à l'échelle de la capitale, qui glorifie la vache. D'où son nom (meuh-meuh en français...). Finalement, Macha nous a retrouvé avec une de ses amies et Igor (notre guide de l'instant) nous a finalement rejoint. De trois français en Russie, nous nous sommes retrouvés à sept autour de la table qui parlait français, russe, anglais et espagnol... A la fin du repas, après avoir fixé rendez-vous pour le lendemain avec Macha, nous sommes allés boire un verre avec Igor dans un bar voisin. Mais nous devions rentrer à l'hôtel sans trop traîner car le lendemain, une dernière journée nous attendait...
Москва (Moscou) - Jour 2/2
Matinée efficace: après une très bonne nuit et une douche revigorante, nous avons filé en métro jusqu'à la gare pour y déposer nos sacs à la consigne. Ce après quoi nous avons retrouvé Macha à l'arrêt de Métro de la Place Rouge. Là-bas, il a fallu faire la queue un quart d'heure pour pouvoir attendre devant l'entrée du fameux Mausolée... Macha, qui ne voulait pas voir de cadavres (elle a arrêté son stage en journalisme pour la première chaîne télévisée russe à cause de ça!) nous a attendu à l'extérieur et nous a gardé nos appareils photos: enregistrements interdits à l'intérieur du lieu de recueil. Après une fouille rapide, nous avons pu descendre des escaliers très sombres. Au palier, deux militaires présents pour rappeler le silence et la tenue correcte (pas de mains dans les poches Anastasia!!). Puis un deuxième escalier, deux nouveaux militaires, et une grande pièce obscure, avec, au milieu, surélevée, la dépouille du révolutionnaire. La tête légèrement relevée, les bras tendus le long du corps, une main ouverte, un poing fermé, le corps de Lénine "repose" dans un cercueil de verre éclairé de l'intérieur. Tout autour, un passage à deux mètres de distances permet de faire le tour du corps. Mais, interdiction de s'arrêter! D'autres militaires sont là pour que le cortège de touristes, militaires, révolutionnaires, badauds ne ralentisse pas... Pour ressortir, même cérémonial qu'à l'entrée. L'ambiance est donc solennelle et prépare ensuite pour passer devant les tombes des grands de la Russie tels que Gorki ou Staline...
Ce qu'il faut savoir, c'est que Lénine et sa femme avaient tous deux demander à n'avoir aucune cérémonie pompeuse. "juste une inhumation simple"... Dernière volonté? Refusée.
Après nous être imprégnés de l'ambiance Place Rouge, nous avons retrouvé Macha pour nous diriger vers la galerie Trétiakov. LE musée de l'art russe! Alors Macha nous a fait marché pendant une demi-heure... pendant ce temps là, nous parlions de son entretien le lundi suivant pour être secrétaire adjointe du Leroy Merlin de Moscou! Une opportunité à ne pas laisser passer (job où l'on voit peu de cadavres en général!). Le directeur est un français, et elle se souciait de savoir comment se passer un entretien à la française. A force d'explications et de conseils, nous sommes arrivés devant une station de métro qui s'avéraient être dans la direction opposée au musée que nous cherchions. Peu importe, nous avons pris le métro pour revenir sur nos pas et nous rendre au musée. Deux stations plus tard, prise de conscience, Macha m'annonce d'un air désolé que finalement, elle préfère rentrer chez elle pour un peu mieux préparer son entretien du lundi!... Pourvu que ça porte ses fruits...
Une fois à bon port, nous étions devant l'un des plus grands musées du monde, du moins, le plus grand pour l'art russe. C'est Pavel Tretiakov qui, au XIXème siècle, a voulu mettre sa fortune au profit des autres. Il a ainsi rassemblé inlassablement des peintures russes de tous styles, de la toile plus que païenne à la religieuse en passant par des oeuvres difficiles, peu défendables. Son but était d'avoir une représentation globale de l'art russe, au-delà de ses goûts ou de ce qui été dicté. De plus, de son vivant, Tretiakov a tenu à ce que cette galerie devenue musée soit accessible par tous en laissant l'entrée libre et gratuite! De notre côté nous sommes allés payer notre entrée (avec une grosse réduction grâce à la carte spécialement fournie par l'université de Kirov à laquelle nous sommes rattachés et grâce au déterminisme d'Anastasia quand il s'agit de nous faire faire des économies... Merci!). A l'intérieur, un musée de l'inconnu. Seules quelques toiles sur l'ensemble du musée m'évoquaient quelquechose! C'est dire à quelle point cette visite était nécessaire. Et puis, d'un autre côté, c'était une chance d'arriver vierge de toute connaissance de l'art russe, car c'est un nouveau monde que j'ai découvert sous mes yeux. Je peux maitenant citer avec fierté les visages expressifs peints par PEROV, ou encore me souvenir de KRAMSKOÏ, par son autoportrait saisissant ou par son tableau "L'inconnue"... Seul bémol, contrairement à L'Ermitage, ici, les photos étaient interdites. La mémoire devra travailler seule.
En début d'après-midi, nous sommes allés manger non loin du musée dans le restaurant le plus lent pour servir des Pirochkis préparés à l'avance. Puis, avant de commencer une sieste fatale, nous nous sommes levés pour aller sur le marcher aux souvenirs russes! ... Quelle déception! Une fois sur place, seules des Matriochkas aux yeux Walt-Disney nous regardaient, à côté de magnifiques samovars qui nous faisaient l'affront d'être trop lourds pour être rapportés. Je suis ressorti presque bredouille de cette terre à touristes. Dommage, c'était l'occaz'!
Le temps restant avant le départ de notre train n'étant plus suffisant pour une visite, nous nous sommes dirigés vers un café décrit sympathiquement dans le Routard. Pas de chance à l'arrivée, nous étions vendredi soir, et l'escalier qui descendait sous le niveau du trottoir était déjà plein de gens qui se faisaient refouler: ce soir, c'était concert! 0 repas servis! Heureusement, nous avions assez de temps pour nous retourner. Nous sommes finalement allés manger à l'ambassade de Biélorussie, après avoir poussé la porte d'un (marchande de chaussures) biélorusse. Raté! Là-bas, grand standing, belles napes, grand rideaux, etc. dans une salle presque vide: une table dans un renfoncement était occupée par des chanteurs désaccordés ET arrosés! Nous avons pris place quand le serveur en habit traditionnel est arrivé pour nous proposer la carte. Nous avons tous choisi des Dranikis, sortes de petites galettes à base de pomme de terre, afin de tenir la nuit en train. Quand les assiettes sont arrivées, nos sourires se sont retournés: au milieu de l'assiette, trois "pogs"® avec une feuille de persil comme accompagnement. Parfait. En fait, je n'avais pas faim. Rapidement avalées, avec deux verres de morse (boisson à base de baies rouges et de sucre) et une glace pour finir, nous sommes partis en avance pour ne pas rater le train du retour.
A la gare, nous sommes arrivés une heure en avance. De quoi récupérer nos bagages et attendre tranquillement le train indiqué sur la voie 1. Quand le train est arrivés, nous avons préféré laisser passer le flot de passagers, mais quand nous nous sommes présentés à la contrôleuse pour entrer dans le wagon, c'est le retour de vague qui nous est arrivé en plein dans la figure! Dans un premier temps, nous avons compris le malaise de la situation en voyant les yeux d'Anastasia. Ensuite, elle nous a expliqué que nous étions à la mauvaise gare, qu'il fallait retourner à une autre gare prendre un train pour la même destination et partant à la même heure. Pas de chance. Il ne nous restait que 20 minutes pour rejoindre le bon train.
Le début de la course contre la montre a commencé: après la traversée de la gare et de la place voisine, je me sépare des filles pour aller faire la queue au guichet afin d'acheter des tickets de métro. Au passage, je récupère le sac d'Ophélie pour la soulager du poids. Juste avant de passer à la caisse, je guette une dernière fois l'arrivée des filles qui n'en finissent pas. Finalement, c'est en payant que je les vois arriver. Nous dévalons les escalators. Nous nous engoufrons dans le métro qui arrive en gare en même temps que nous. Je récupère un des sacs d'Anastasia qui commence à douter de notre réussite. Les portes du métro n'ont pas le temps de s'ouvrir que nous en sommes déjà sortis pour remonter les escalators interminables. Une bouffée d'air à l'extérieur nous raffraîchit avant de rentrer dans la nouvelle gare, pleine de quais et de trains. D'indicateur en indicateur, nous trouvons notre quai, le train est encore là, les machines tournent déjà, il ne nous reste plus qu'à repérer la voiture 5 pour y monter. En arrivant à quelques mètres de la porte, je vois le contrôleur qui replie les marches, je crie "Nièt! Nièt!!!". Nous entrons en transe dans le wagon. A peine les sacs posés sous nos couchettes, le train démarre. Nous y sommes arrivés!
Crevés par notre semaine et notre course, nous n'avons pas tardé à nous coucher. Pieds à l'air dans le couloir, je me suis endormi rapidement. La fatigue croissante, l'exigence de confort diminue.
Le train Moscou/Vyatka
A notre réveil, nous étions presque à Kirov. Après le rituel de rangement des banquettes, nous sommes descendus sur le quai, sur "notre" quai, qui sent le mazout. Nous avons ensuite déambulé jusqu'à notre bus. Une fois assis dans celui-ci, la radio s'est fait un plaisir de diffuser tous les titres phares qui marquent notre séjour depuis deux mois... Nous avons ensuite raccompagné Anastasia jusque devant chez elle avant de lui dire au-revoir. Ca fait bizarre.
Une nostalgie de retour s'installe. Comme une répétition de ce qui nous attend dans déjà 4 semaines.
Cette semaine aux capitales qui semblait avoir été une parenthèse dans notre vie russe nous a bien fait ressentir une chose: une fois en France, ce sont ces trois mois qui sembleront avoir été une parenthèse dans notre vie.