jeudi 27 novembre 2008

A 200%

Depuis la visite du jardin d'enfants, nous avons...


- Trouvé Victor HUGO dans les poubelles de l'université!!! ... Il dort maintenant au-dessus de ma tête dans le salon...





- Vu les bars extérieurs... dans la rue les petits kiosques ouverts 24/24 proposent de tout, dont de la bière пиво (prononcez "Piva"). Il fallait prévoir un endroit disponible à tout moment et confortable!





- Lancé des boules de neige à Lénine!!!
(situé sur la place théâtrale, proche de la fac de droit)





- Passé une bonne soirée avec les étudiants en français...





- Rigolé devant le générique de présentation d'un film érotique russe



- Découvert les salles de "technologie" de l'école 43, après avoir participé aux olympiades de français de Vyatka.






- Appris à préparer des валеники (prononcez Valéniké) avec Svéta, la mère d'Anastasia; tout en dégustant les vins préparés par son père Sacha: vin de pommes et vin de cassis...












- Joué de la guitare avec des étudiants (droit et médecine)







- Voté à l'élection de la reine du lycée linguistique... Il fallait départager 4 reines en fonction de leurs performances (culture, danse, théâtre...)






- Fait de la luge dans une vieille caisse en bois récupérée pour l'occasion.





- Dansé avec le père Noël à Globous!!!







- Savouré un instant de détente devant un groupe de Jazz-Salsa-Tango... mmm...



Et dans 5 minutes, je vais préparer mon sac pour Saint-Pétersbourg et Moscou où nous partons demain matin pour la semaine en compagnie d'Anastasia...
DAVAÏ!!! (= allez! en avant!)

Le temps passe, la Lada trépasse ...


Bientôt deux mois que nous sommes arrivés...
Notre Lada a un oeil crevé,
La neige est tombée,
Un immeuble a poussé...




dimanche 23 novembre 2008

Le jardin d'enfants

Depuis le dernier week-end à Nijni, le temps nous passe entre les doigts...

Entre nos interventions à la fac de langues étrangères, nous sommes entre autres allés visiter un "jardin d'enfants" (traduction littérale). L'établissement correspond, par rapport à l'âge des enfants, à notre maternelle française... Mais il y a tout de même quelques différences...

Par exemple, la journée consiste en deux cours le matin, une promenade dans la cour extérieure, un déjeuner le midi (ils ont de la chance, jusquà 7 ans, ils ont un repas le MIDI... Après cet âge, l'organisation du temps ne permet plus à personne en Russie d'avoir des repas à horaires réguliers!!! Ca va faire deux mois que l'on essaye de s'adapter... en vain!), pour finir la journée: une sieste.
J'oubliais, en milieu de matinée (ainsi qu'en fin de journée), les enfants ont droit à un gobelet de mousse. Nous aussi on a essayé!... la mise au point du produit peut entraîner quelques réticences à la dégustation: une femme en blouse blanche est assise à côté d'une machine qui ressemble à une petit pistolet à peinture ou encore une petite pompe à essence. Sous le pistolet, une réserve transparente nous laisse voir deux phases: en haut une mousse épaisse, en bas, un liquide ressemblant à du vin... Ce qui sort du pistolet pour remplir les gobelets (A usage unique. Abstraction de l'écologie impose!) est la partie mousseuse... Une fois le gobelet servi, on nous trempe une paille dedans pour mieux déguster.
Après avoir subi ma parano gouvernementale russe qui m'a laissé imaginer une espèce de drogue douce afin d'asservir le peuple russe dès le plus jeune âge... nous avons eu des explications sur le produit. Il s'agit en fait d'un jus de cerise (riche en vitamines) dans lequel on incorpore un maximum d'oxygène afin de faciliter l'assimilation des vitamines par l'organisme! Alors plutôt que de droguer les enfants, on les rend plus fort!!!
Après l'explication du parano suivie de celle du vrai faux-scientifique, j'ai imaginé l'explication de la comptable de l'établissement: grâce à cette machine, plutôt que de servir 25cL de jus de fruit 2 fois par jour à un enfant (soit 0,5L par jour par enfant, soit 1L par jour pour 2 enfants!), l'école ne se sert que d' 1L pour 2 classes dans une journée... Ce qui servait à 1 enfant sert maintenant à 1 classe!!! Vivent les vitamines oxygénées!!!
Sur les trois hypothèses, à chacun de choisir son explication...

Chacun sa manière de faire des économies... en France, on préfère supprimer le RASED! Finalement, le gouvernement français ferait peut-être bien de mettre un peu plus de gaz carbonique dans son champagne...

Au sujet de l'aide des enfants en difficulté, en Russie, tous les jardins d'enfants ont une psychologue en continu dans l'établissement, avec son cabinet et tout son matériel (table de sable de Jung, aquarium, plantes, masques, jouets, calendrier à l'effigie de Poutine, marionnettes (je n'ai pas parlé de Medvedev!), etc.). On a pu assister à une séance avec la table de sable (c'est une table à la hauteur d'enfants de 5 ans, à la place du plateau de la table, se trouve un bac à sable)... la psychologue nous a expliqué que les enfants pouvaient exprimer leur état grâce au sable, qu'ils communiquaient beaucoup de choses en fonction de leur manipulation et des jouets qu'ils utilisaient dans le sable, que le sable permettait également d'enfouir leurs phobies. Quand la psychologue a parlé d'enfouir, j'ai regardé sous la table, et là une énorme arraignée en peluche (qui fait peur!) était posée, avec ses longues pattes velues pour aller chatouiller les jambes des enfants... Je lui ai demandé si c'était pour la symbolique de la phobie enfouie. Réponse: "pas du tout, c'est simplement que l'arraignée était rangée là avant l'utilisation de la table". OK. Spassiba (merci en russe).

Parmi les autres infrastructures de l'établissement, on peut dire que l'époque soviétique a eu du bon, car une bonne partie des jardins d'enfants construits à l'époque ont eu droit à une piscine intérieure de taille respectable...

Concernant les salles de classe, elles sont à peu près toutes organisées de la même manière: en différents coins. Coin expériences naturelles (plantes, petits animaux), coin jeux garçons, coin jeux filles, coin littérature (un portrait de Pouchkine dans chacune des classes visitées!), coin travaux pratiques, et petit coin.
Après l'avoir dit 6 fois, c'est moche le mot "coin"... un peu comme "mieux"...

Pour terminer, un peu plus d'infos administratives: ici, on accueille les enfants dès 1 an et demi!... pas de problèmes de crèches! Les jardins ne sont pas obligatoires (scolarité obligatoire à partir de 7 ans). L'accueil des enfants est proposé de 7h à 19h!!! Et les parents participent aux frais des activités à hauteur de 20%, le reste est payé par l'état... La chance!!! Seul petit hic, ce sont les professeurs qui oublient d'être payés à la hauteur de leur travail... et il est déjà arrivé que certains salaires soient tombés en retard (quand ils tombaient un jour...).

samedi 22 novembre 2008

Week-end à Нижний Новгород (Nijni-Novgorod)...

5h15, samedi matin, l'appartement était en effervescence, il fallait retrouver Sacha à l'arrêt de bus le plus proche. En effet, c'est dans la nouvelle ville de résidence de ses parents que nous allions passer un nouveau week-end de découvertes...

Tout commençait parfaitement: d'abord, une bonne surprise en rentrant dans le train Vyatka-Gorki: rien à voir avec le train des dinosaures!!! (oui, Gorki (Горький), c'est l'ancien nom de Nijni... comme Vyatka l'ancien nom de Kirov... et si sur les panneaux, le nouveau nom est présent, dans les gares, rien a changé... tant pis pour le touriste non averti!) Là, de gros fauteuils individuels, rembourés, chauffés dans le dos et sous les fesses nous attendaient. Et pour bien faire, comme nous étions quatre avec Sacha, les quatre fauteuils se faisaient face avec une petite table au milieu. Bref, un confort tellement appréciable, que nous avons dormi une bonne partie du voyage pour mieux en profiter! Mais le voyage durant tout de même six heures, nous avons également eu le temps de voir quelques gares, lacs gelés et bouleaux déplumés... Sauf Ophélie qui sait dormir en tout lieu, à tout moment!
A l'arrivée, le père de Sacha nous attendait sur le quai. En descendant du train, nous posions le pied dans une ville de plus de 1 200 000 habitants... Et ça s'est ressenti rapidement. On comprend rapidement mieux pourquoi les habitants de Vyatka considèrent leur ville comme une "petite ville"...
Après être passés prendre des fleurs chez un mini-fleuriste sous-terrain, nous sommes arrivés à l'appartement. Là-bas, la mère de Sacha nous attendait avec de bonnes spécialités culinaires... Il fallait bien manger, beaucoup manger, et boire le(s) verre(s) de l'amitié, de la rencontre, de la santé, de l'amour... Après manger, nous sommes allés faire un grand tour dans Nijni. Notre traversée en bus de la ville nous a permis de voir de nombreuses églises, places fortes de la ville, de traverser la Volga, et d'apercevoir le Kremlin que nous allions visiter. Une fois sur place, nous avons donc silloné les rues, découvert de magnifiques maisons d'anciens riches marchands, longé la Volga, traversé le Kremlin, observé les véhicules militaires exposés à l'intérieur... Pour finir la visite, alors que la température commençait vraiment à nous anesthésier, nous sommes rentrés dans une église reconstruite sur les vestiges d'une très ancienne église (à l'intérieur, toujours la même sensation de bien être grâce à la température, la déco, les chants et l'odeur). Après l'église, la f(l)amme perpétuelle, omniprésente dans toutes les grandes villes visitées de Russie. Sans plus attendre, nous sommes allés prendre un bus qui nous a conduit jusque devant le palais de Nijni. A l'intérieur, nos places réservées nous attendaient pour assister au ballet de "La Belle au bois dormant" http://fr.wikipedia.org/wiki/La_Belle_au_bois_dormant_(ballet)). Quel bonheur d'arriver dans cet énorme bâtiment, de passer au vestiaire, de louer pour 30 roubles une paire de jumelles de théâtre, pour ensuite monter les escaliers sur cet énorme tapis, et arriver finalement dans la salle de spectacle où les musiciens de la fosse s'accordent et font chauffer leurs cordes... " J'ai vu un ballet au palais de Nijni-Novgorod!!!" (L'UNESCO a classé cette ville parmi les 100 du patrimoine mondial de l'humanité (Valeur culturelle et artistique)... et oui! Ca c'est la classe!) ... Ah oui, autre petite info sur Nijni, un dicton russe disait que "Saint-Petersbourg est la tête du pays, Moscou le coeur et Nijni-Novgorod son porte-monnaie"... Le porte-monaie est visité, nous visiterons la tête et le coeur dans 15 jours!!!
Durant le retour à l'appartement des parents de Sacha, la tête pleine de "mélodies tchaikovskyennes" , j'ai fait remarquer à Sacha que les filles assises en face dans le bus étaient sans doute étrangères. Même pas! Encore mieux! J'avais simplement distingué l'accent russe local!!! Un ours au milieu du potager pour les russes, mais une fine subtilité pour les étrangers...

A l'appart, de nouveau, un festin nous attendait dans la chambre-salon, et après avoir mangé puis visionné un film sur Nijni, les parents de Sacha nous avaient trouvé de la place pour dormir dans le salon: le canapé convertible pour ces dames françaises, un matelas gonflable pour les deux soeurs et une couverture sur le sol pour l'homme de l'excursion...
Le dimanche, au petit déjeuner, une bouillie à base de semoule ultra-fine (sorte de kacha), du fromage et du saucisson m'ont doucement fait oublier le désordre de mes vertèbres...

Après s'être une fois de plus rassasiés, nous sommes partis avec Sacha et sa soeur Val' en ville. Nous avons donc traversé une des rues principales de la ville: la rue Bolchaïa Pokrovskaïa, l'une des plus belles et anciennes de la ville, parsemée de statues diverses: postier sur son vélo, policier, chats, chèvre, femme devant son miroir...
Nous sommes ensuite entrés dans une fameuse librairie avant de partir pour le musée de l'artisanat local. Ce musée était énorme, et la dame âgée qui nous a fait la visite était passsionante, véritable et généreuse... Nous avons appris sur les techniques de réalisation des produits locaux et sur l'histoire locale. Les objets principaux de la région sont: la vaisselle en bois peinte dans les couleurs rouges et or sur fond noir, les poupées russes, les bijoux en os, les couteaux, le travail sur bois de décoration des maisons, etc. (http://fr.promisly.ru/nhp). En sortant du musée, nous avons traversé la "boutique" du musée qui faisait la même surface que le musée!
Le temps est ensuite passé comme un compte à rebours avant le départ du train de retour: pendant nos visites, le père de Sacha était parti nous acheter nos billets de trains avec nos passeports, nous avons pris un bus qui nous a ramené jusqu'à l'appartement des parents où la table prête nous attendait, pleine de spécialités spéciales... Soupe aux gros champignons, gelée de boeuf et harengs aux oignons crus. De nouvelles saveurs pour nos papilles. A peine le couvert posé, il nous fallait repartir à pied direction la gare. Au moment de dire au-revoir à la mère de Sacha qui restait à l'appartement, une drôle de sentiment m'a envahi: pour la première fois depuis notre arrivée, je disais au-revoir à une personne qui nous avait énormément donné en sachant que je ne la reverrai sans doute jamais.

La suite du séjour nous attendait, il fallait faire vite et avancer.

Nous sommes arrivés en temps à la gare. Le retour, malgré ses six heures est passé très rapidement, rempli de discussions, réflexions et dégustations. A la gare de Vyatka, nous avions appelé un Taxi qui nous a déposé en bas de notre bâtiment. Là-bas, Nikita, le copain de Sacha, l'attendait avec impatience...

Après avoir remercié Sacha et avoir fait six tours de clefs (3 portes X 2 tours!), Ophélie, Ségo et moi étions de retour chez nous. Posés. Un grand sourire. L'air satisfait. Les yeux à demi fermés.

Mariage russe

Une fois de plus, le week-end a été légèrement prématuré : nous avons commencé dès vendredi par aller voir la partie administrative d’un mariage en Russie.
Avant de nous rendre à l’hôtel de ville, nous avions rendez-vous avec Anastasia au «Tsoum» (centre commercial soviétique). En attendant Anastasia, nous avons croisé un couple de mariés à pied, accompagnés de 5 personnes, bouteilles ouvertes à la main… Nous pensions avoir rencontré une partie du cortège du mariage auquel nous allions assister dans les minutes suivantes. En réalité, non. Quand nous sommes arrivés à l’établissement, devant lequel se trouve une statue dorée d’une cigogne au-dessus d’un bébé (symbole évident de la progéniture qui doit suivre le passage à cet établissement), nous avons retrouvé un autre groupe d’invités.
J’oubliais : la mariée est une prof de français de la ville que nous n’avions encore jamais rencontré, mais ça lui faisait plaisir, nous aussi, tout le monde était content.
Nous sommes donc rentrés dans le bâtiment, un vestiaire gratuit à l’entrée comme dans la quasi-totalité des lieux publics en Russie nous attendait. Après avoir déposé nos manteaux et que la dame du vestiaire ait râlé parce qu’il n’y avait pas de boucle à l’intérieur du manteau d’Ophélie pour l’accrocher, nous nous sommes dirigés vers le 2ème étage (je rappelle qu’il s’agit du premier étage français !). Là-haut, un grand hall et deux portes principales. La première donnant sur un petit bureau où les mariés ont signé des papiers debout, à la va-vite, et sous l’indifférence de l’assemblée. Seul un photographe et deux ou trois invités m’accompagnaient à la porte de ce bureau pour assister à la signature des simples actes de mariage… Une fois les papiers signés, le couple et les invités nous sommes dirigés dans la seconde salle, de taille moyenne, dans laquelle deux violons et un violoncelle nous attendait. Ici, une femme a lu sans grande conviction les textes à lire devant les mariés. Au fil de ces textes, les mariés ont échangé leurs alliances, ce sont embrassés, pour finalement faire quelques pas de valse, sous les yeux des invités. Une fois les formalités accomplies, la quarantaine d’invités est allée féliciter les mariages… Les derniers à passer étaient les français, en train de se faire remarquer en faisant deux bises à la mariée (ici, on s’embrasse peu, et lorsque l’on s’embrasse, c’est toujours une bise… Sacrés français !). Enfin, la fameuse photo de groupe a eu lieu, faite par un photographe en vieux T-shirt de la semaine…
La sortie du bâtiment se fait évidemment en repassant par la case Vestiaire. Une fois dehors, les invités attendent les mariés pour leur jeter des pétales de roses, et, comme le veut la tradition, des pièces ! De cette manière, des centaines de pièces de 5 Kopeks ont volé aux pieds des mariés pour leur porter bonheur et leur garantir de l’argent tout au long de leur vie commune… Enfin, un petit vin d’honneur est improvisé sur le chemin de la sortie : coupes de champagnes en plastique et chocolats étaient de la partie. De notre côté, les français et Anastasia sommes rentrés chez nous… Nous avions un nouveau levé matinal qui nous attendait le lendemain pour nous diriger vers Nijni-Novgorod…
Dernière info: les mariages russes ne se ressemblent pas... Natacha et Costia, un couple d'amis, nous ont fait voir les photos de leur mariage... Incomparable.

lundi 10 novembre 2008

Pareil!

C'est aussi pour tout ça que j'aime ce métier...














100 traditions... les news!

Samedi matin - 7h30 - Le réveil sonnait.


Il fallait faire vite, Ségo et moi avions rendez-vous non loin de la philharmonie de Vyatka avec Olga, une des professeurs de français de l'université.
En effet, à 9h00, nous devions être au monastère pour la messe orthodoxe.
Quel plaisir de marcher sur et sous la neige pour atteindre l'entrée du monastère... Une fois à l'intérieur nous nous sommes dirigés aussitôt vers l'église. A l'intérieur, la même chaleur que lors des précédentes visites d'églises orthodoxes. Mais cette fois-ci une messe nous attendait avec une réelle mise en scène.
Tout d'abord, l'ensemble de la scène se déroulait dans le coin supérieur gauche de l'église, derrière les barrières en bois. Un choeur accompagnant les prêtres chantait derrière une des colonnes de l'édifice. Au fil des cantiques, des portes s'ouvraient et se fermaient du mur du fond de l'église (celui qui est chargé de dorures), à travers ces portes, on pouvait distinguer d'autres personnages répondre dans une pièce annexe. Quelques fois, des livres sacrés, portés hauts, suivis de cierges et porte-cierges entraient en scène. Les lustres, en fonction du moment étaient allumés ou non. A nouveau, la quasi-totalité des sens était sollicitée: la vue et l'ouïe étant déjà satisfaits, nos narines ont été régulièrement charmées par les fumées dispersées d'encens... Enfin, les fidèles pouvaient partager le "pain" distribué et embrasser après trois signes de croix les tableaux représentants les personnages bibliques. Les plus pratiquants d'entre eux sont même allés embrasser en mêlée le crucifix tendu par le prêtre à la fin de la messe.
Nous avons également eu la chance de voir le début d'une messe de baptême.

Après ce moment pieux, nous sommes rentrés à pied à l'appartement, en traversant toute la ville sur la neige. Nous sommes passés sur cette route que nous empruntons régulièrement pour nous conduire à l'université.
Le long de cette balade, nous avons retrouvé la statue de Kirov (le fait que Vyatka porte son nom est très discuté, étant données les pratiques peu orthodoxes de cette homme politique...). Nous sommes également passés sur le pont qui m'a marqué lors de notre arrivée ici: sous ce pont, coule de l'eau (jusque là, rien d'exceptionnel, c'est sûr). Au milieu de ce passage aquatique, est tombé, comme une pierre aurait été lancée du haut du pont, un réverbère... Enfin, nous avons eu la preuve que le Jacky s'exporte partout dans le monde!

L'après-midi, Natacha, francophone (très) confirmée, nous avait invités au concert d'un guitariste français: Melchior Liboà. Il vient de Marseille et ne s'attendait pas à trouver deux français dans son public de Vyatka!... Nous avons discuté ensemble, un gars sympa, qui vit ce qu'il fait! Tellement sympa qu'il a décidé de terminer son concert par... moi! Et oui, quelle sensation agréable lorsqu'il m'a laissé seul sur la scène, sa Gretsch entre les bras pour interpréter une chanson de Deportivo... La même sensation que lorsque l'on est tout mouillé en slip de bain, au bord du grand plongeoir et que tout le monde attend de voir le gros plat que l'on prépare... Un moment inoubliable!

Après cette poussée d'adrénaline inattendue, le mari de Natacha nous a conduit à la patinoire extérieure de Vyatka, qui ouvrait ses portes le soir même! Nous retrouvions quelques étudiants là-bas, mais devant la foule exubérante, nous avons laissé nos envies de patinage de côté pour aller manger dans un "café".
Là-bas, Ségo et moi avons représenté le touriste français typiquement casse-pied même si au début, on avait décidé de ne rien dire...
Mais là, c'était un blasphème vis à vis du vin français! Nous avions commandé chacun un verre de Bordeaux AOC (c'est ce qui était marqué sur la carte): on nous a servi un verre gelé avec à l'intérieur du vin présentant à sa surface des petits morceaux de bouchons... et le goût du bouchon! Alors Anastasia a demandé pour nous de faire quelquechose... Pas fous dans le "café", après avoir admis qu'il s'agissait d'une bouteille ouverte conservée au frigo (on aura tout vu), on nous a remplacé notre verre par un produit correct, à température ambiante, sans flotteurs... mais c'est en payant la note que nous avons découvert que ce vin changé coûtait la moitié plus cher. Sans rancune! Enfin, il faut préciser que le repas était très agréable: "une quiche de babouchka" avec en dessert "fondue au chocolat"...

Le lendemain, après les traditions religieuses de la veille, nous enchaînions avec la musique et la danse traditionnelle. Nous avons en effet retrouvé Olga devant le "Tsoumm".(Il s'agit du magasin central de la ville. A l'époque soviétique, c'était LE magasin.) Encore sous les flocons, nous avons poursuivi notre chemin jusque dans un théâtre où une multitude de surprises nous attendait. Après avoir vu quelques produits artisanaux locaux dans le hall et laissé nos manteaux au vestiaire, nous sommes allés nous installer dans les sièges. Les présentations effectuées avaient été sélectionnées au préalable par un jury local. Pour commencer, une jeune fille d'une douzaine d'années a scotché l'assemblée en interprétant A Cappella une chanson traditionnelle russe... Un chant impressionant par sa complexité, sa beauté et sa justesse. Ensuite, c'était un florilège: solos, duos, chant seul, chants accompagnés d'accordéons, balalaïka et autres instruments encore inconnus, danses, et le tout en costumes traditionnels nous ont ravi du début à la fin. C'est avec ces airs en tête que nous sommes repartis flottants sur la neige...