Il fallait faire vite, Ségo et moi avions rendez-vous non loin de la philharmonie de Vyatka avec Olga, une des
professeurs de français de l'université.
Quel plaisir de marcher sur et sous la neige pour atteindre l'entrée du monastère... Une fois à l'intérieur nous nous sommes dirigés aussitôt vers l'église. A l'intérieur, la même chaleur que lors des précédentes visites d'églises orthodoxes. Mais cette fois-ci une messe nous attendait avec une réelle mise en scène.
Tout d'abord, l'ensemble de la scène se déroulait dans le coin supérieur gauche de l'église, derrière les barrières en bois. Un choeur accompagnant les prêtres chantait derrière une des colonnes de l'édifice. Au fil des cantiques, des portes s'ouvraient et se fermaient du mur du fond de l'église (celui qui est chargé de dorures), à travers ces portes, on pouvait distinguer d'autres personnages répondre dans une pièce annexe. Quelques fois, des livres sacrés, portés hauts, suivis de cierges et porte-cierges entraient en scène. Les lustres, en fonction du moment étaient allumés ou non. A nouveau, la quasi-totalité des sens était sollicitée: la vue et l'ouïe étant déjà satisfaits, nos narines ont été régulièrement charmées par les fumées dispersées d'encens... Enfin, les fidèles pouvaient partager le "pain" distribué et embrasser après trois signes de croix les tableaux représentants les personnages bibliques. Les plus pratiquants d'entre eux sont même allés embrasser en mêlée le crucifix tendu par le prêtre à la fin de la messe.
Nous avons également eu la chance de voir le début d'une messe de baptême.
Après ce moment pieux, nous sommes rentrés à pied à l'appartement, en traversant toute la ville sur la neige. Nous sommes passés sur cette route que nous empruntons régulièrement pour nous conduire à l'université.
Le long de cette balade, nous avons retrouvé la statue de Kirov (le fait que Vyatka porte son nom est très discuté, étant données les pratiques peu orthodoxes de cette homme politique...). Nous sommes également passés sur le pont qui m'a marqué lors de notre arrivée ici: sous ce pont, coule de l'eau (jusque là, rien d'exceptionnel, c'est sûr). Au milieu de ce passage aquatique, est tombé, comme une pierre aurait été lancée du haut du pont, un réverbère... Enfin, nous avons eu la preuve que le Jacky s'exporte partout dans le monde!
L'après-midi, Natacha, francophone (très) confirmée, nous avait invités au concert d'un guitariste français: Melchior Liboà. Il vient de Marseille et ne s'attendait pas à trouver deux français dans son public de Vyatka!... Nous avons discuté ensemble, un gars sympa, qui vit ce qu'il fait! Tellement sympa qu'il a décidé de terminer son concert par... moi! Et oui, quelle sensation agréable lorsqu'il m'a laissé seul sur la scène, sa Gretsch entre les bras pour interpréter une chanson de Deportivo... La même sensation que lorsque l'on est tout mouillé en slip de bain, au bord du grand plongeoir et que tout le monde attend de voir le gros plat que l'on prépare... Un moment inoubliable!
Après cette poussée d'adrénaline inattendue, le mari de Natacha nous a conduit à la patinoire extérieure de Vyatka, qui ouvrait ses portes le soir même! Nous retrouvions quelques étudiants là-bas, mais devant la foule exubérante, nous avons laissé nos envies de patinage de côté pour aller manger dans un "café".
Là-bas, Ségo et moi avons représenté le touriste français typiquement casse-pied même si au début, on avait décidé de ne rien dire...
Mais là, c'était un blasphème vis à vis du vin français! Nous avions commandé chacun un verre de Bordeaux AOC (c'est ce qui était marqué sur la carte): on nous a servi un verre gelé avec à l'intérieur du vin présentant à sa surface des petits morceaux de bouchons... et le goût du bouchon! Alors Anastasia a demandé pour nous de faire quelquechose... Pas fous dans le "café", après avoir admis qu'il s'agissait d'une bouteille ouverte conservée au frigo (on aura tout vu), on nous a remplacé notre verre par un produit correct, à température ambiante, sans flotteurs... mais c'est en payant la note que nous avons découvert que ce vin changé coûtait la moitié plus cher. Sans rancune! Enfin, il faut préciser que le repas était très agréable: "une quiche de babouchka" avec en dessert "fondue au chocolat"...
1 commentaire:
Que d'émotions ! Tu vas être une vraie star à Kirov !
Agnès
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