mercredi 5 novembre 2008

So what?!

Le week-end dernier s'est terminé hier soir...
En effet, en Russie, le 4 novembre, depuis 2005, a lieu la "Journée de l'Unité du peuple". En réalité, ce jour ferié est bien plus ancien qu'il n'y paraît: il ne fait que remplacer la fête de la Révolution d'octobre 1917 ... Et comme ce jour est ferié dans toute la Russie, et que cette année il tombait un mardi, la plupart des institutions ont travaillé samedi dernier afin de pouvoir faire le pont lundi...
Donc la semaine a été longue, et le week-end... éprouvant!
Samedi soir, nous avons passé la soirée avec les étudiants de 3ème année... et c'est dans ces moments que l'ont apprend de nouvelles choses sur les pratiques russes...
Après cette soirée sympathique, avec tartiflette au menu (adaptée aux produits locaux... difficile de trouver du Reblochon au milieu de la Russie!) et chants à la guitare, nous avions invité Vera le dimanche soir. Vera est professeur de français à l'université... à nouveau, nous en avons profité pour manger français: crêpes complètes et vin rouge français! Mais nous avons aussi goûté les confiseries apportées par notre invitée: chocolats fourrés et "caramels" appelés "Moscovites". Pendant la soirée, les échanges d'informations sur la Russie et la France ont été nombreux...
Vers 23h00, les premiers flocons de neige recouvraient le toit des voitures du parking d'en bas.
A ce stade, le virage émotionnel du week-end nous attendait.

Le lendemain matin (lundi), alors que nous n'avions pas totalement récupéré de ces deux soirées, nous partions à 6h45 de l'appartement pour retrouver un étudiant de première année à quelques stations de bus de chez nous. La visite d'un musée sur les dinosaures nous attendait dans une ville relativement proche de Vyatka.

Ce rendez-vous matinal était nécessaire pour retrouver l'ensemble des étudiants qui devaient partir avec nous et acheter les billets à la gare, sachant que le départ du train était prévu à 8h10.
Finalement, à 8h10, assis dans le train, nous avions achété nos billets en 5 minutes et une seule étudiante nous avait rejoint...
Après 2 heures de transport, nous sommes arrivés dans la ville de Kotelnitch(Котельнич)... (Котельнич est une ancienne grande ville prospère, autrefois bien supérieure à Vyatka).Nous sommes descendus, et nous avons retrouvé Nastia sur ce quai, où une odeur forte de mazout régnait. Après quelques pas sous le ciel gris plombant, nous avons eu droit aux premières images de la ville: des déchets répandus sur le bord des routes. Au milieu de la route, les pigeons suicidaires se lavaient dans le liquide des flaques.
Nous avons donc marché jusqu'au musée. Avant de descendre du train, étant données les informations données par les étudiants de 1ère année, je m'attendais à trouver un vieux bâtiment au design soviétique, mettant à profit ses immenses lignes droites pour exposer les squelettes (on nous avait informait qu'il s'agissait de squelettes et non de moulages!) des dinosaures retrouvés sur les berges de la Vyatka qui coule jusque là... Plus les mètres défilaient, plus les dimensions du bâtiment fondaient dans ma tête.
Sans prévenir, le mini-cortège s'est arrêté devant une porte. A côté de celle-ci, une affiche rassurante présentant le musée. De belles photos, un arrangement réussi. En passant la porte, nous avons découvert aussitôt les deux premiers restes de dinosaures: la gardienne et son chien aussi vieux qu'elle. Le premier des deux dinosaures s'est adressé à nous en nous demandant 10 roubles pour la visite (soit moins de 50 centimes d'Euros!!!). Satisfaits et en même temps intrigués du coût de l'entrée, nous nous sommes glissés dans la première salle. Une magnifique étendue d'au moins 12 m² nous tendait les bras. La première vitrine présentait de véritables moulages de squelettes trouvés aux USA: 15 par 20 centimètres... Après avoir passé les deux premières vitrines, nous arrivions à la porte donnant sur la seconde salle. Il était temps de se retourner pour finir la visite du premier hall d'exposition: face à nous trois vivariums artisanaux se partageant l'espace avec 2 mini-cages et 3 micro-aquariums... Dans chacun des récipients, nous avons vu moins d'animaux qu'à Jardiland: un poisson rouge, deux gerbilles, une armée de phasmes forcés au cannibalisme, des cloportes de Madagascar mangeurs de bretzels, un crocodile, des tortues et un iguane se marchant sur la queue à cause de la surface à sa disposition ne lui permettant pas de s'étendre de la tête à la queue.
Face à la magie du moment, il nous fallait rapidement passer dans la seconde salle d'exposition. 12 m² aussi. Dans cette deuxième pièce, les néons nous mettaient en valeur quelques fragments d'os (véritables!) datant de 250 millions d'années mêlés à de vrais dinosaures en plastique livrés tout droit de chez Toys'R'usse ... hem ...
Après le long quart d'heure de visite, déjà bien étiré, nous nous sommes redirigés vers la sortie. Auprès de la porte, de magnifiques dents de requins en résine nous étaient proposées. Mais, aspirés par le courant d'air, nous n'avons malheureusement pas eu le temps de les admirer plus longtemps. Ce qui est vraiment dommage, c'est qu'au même moment, des graines de tournesol étaient distribuées méthodiquement à chacunes des trois gerbilles.
J'oubliais, au-dessus des vivariums, entassées, de belles statuettes de dinosaures prenaient la poussière. De plus, nous avions eu confirmation qu'il s'agissait du fruit d'un travail artisanal: du papier toilette projetté sur des structures en fil de fer. Au-delà de la conception, ces excrésaures étaient vraiment réussis!

La fin de matinée approchant, il était temps pour nous d'aller nous restaurer. Nous avons donc traversé une partie de la ville. Nous sommes passés devant une ancienne église orthodoxe fermée par une porte blindée, devant de nouveaux détritus, devant des bâtiments anciens aux "ouvertures" murées, devant l'ancienne école, devant l'ancien commissariat et devant l'ancienne école de musique... Enfin, nous sommes arrivés devant un futur ancien café. Vu de la rue, une enseigne toute neuve faisait bon effet, tout en rappelant avec amertume l'affiche si réussie du chenil visité juste avant.
Une fois l'épaisse porte en bois passée, nous sommes arrivés dans un hall qui nous invitait à prendre l'escalier juste en face. Au premier palier, un énorme vestiaire dormait, rêvant sans doute de ses années passées d'activité intensive. Au second palier, un couloir aux murs recouverts de bois. En suivant le corridor, nous sommes passés devant la porte ouverte de la salle de plonge... un carrelage humide vert faisait ressortir le gris des joints moisis. Au bout du couloir, une grande salle aux murs refaits récemment nous attendait, une télé allumée derrière le comptoir au fond laissait s'échapper des refrains de pop russe des années 90. Non loin du comptoir, 1 client en train de manger. Pour l'accompagner, un des piliers du local faisait des allées et venues entre sa table et la salle de plonge. Derrière le comptoir, un femme (l'absence du "e" n'est pas une faute de frappe).
Nous nous sommes installés tous les 6 autour d'une table avant d'aller nous servir dans le self. Après nous être munis d'un plateau rayé et de couverts en aluminium, nous avions le choix entre 4 assiettes de crudités et une marmitte de soupe. Le fait qu'il s'agisse d'un plat chaud m'a rassuré, j'ai donc choisi une soupe. La femme qui nous servait s'est emparée d'une des assiettes encore mouillée posée sur la table derrière elle. Sur cette table, l'ensemble de la vaisselle de la cuisine semblait être rassemblé. Alors que la femme versait la soupe, une seconde dans le fond de la cuisine, toque sur la tête, versait sa préparation dans un plat pour servir, le plat en sauce accrochant au fond, elle dû se servir de ses mains nues pour le vider correctement. Dans la fin de l'allée du self, des tasses fendues, ebbréchées, tâchées étaient à disposition pour prendre un thé.
Le repas a ensuite eu lieu dans le plus grand des silences... Un seul des trois étudiants était notre interlocuteur. Avant de retrouver le premier train de l'après-midi, Nastia nous a emmené sur les bords de la Vyatka. Le spectacle était fidèle au reste de la ville.


Nous avons finalement longé les rues ponctuées de vieilles étoiles rouges jusqu'à la gare. Sur place, nous avons attendu, impassibles, le train du retour. Celui-ci est arrivé quelques longues minutes après l'horaire prévu. En montant à l'intérieur, nous sommes arrivés dans un de ces immenses wagons, comme à l'aller. La seule différence étant que cette fois-ci, les bancs en bois n'étaient pas recouverts de garniture...

De retour à Vyatka, je n'attendais qu'une chose: passer le seuil de la porte de l'appartement pour ensuite retrouver sur Internet, la femme que j'aime...
J'ai tout de même appris une chose après cette journée: même si je n'ai toujours pas l'explication précise de la disparition des dinosaures sur Terre, je sais au moins pourquoi ils ont disparu à Котельнич.
Heureusement, nous avions rendez-vous mardi après-midi chez Svetlana qui nous avait préparé des spécialités culinaires russes encore inconnues. Et, petite baie rouge sur le piroshki, elle avait invité un de ses collègues professeur de français, Serge, qui, comme Svetlana nous en avait averti, n'est pas venu les mains vides: il avait avec lui une bouteille de Cabernet-Syrah...

5 commentaires:

Anonyme a dit…

super tes articles thony. C'est un autre monde que nous fait découvrir. ca doit etre une belle expérience. Profite bien mec.

Anonyme a dit…

bonjour tony comment ça va moi ça va j'espère que tu vas bien moi ça va est ce que tu te plais bien en russie nous la prof ça peu aller méme si elle est un peux embêtante sinon elle est sympa salut tony de la part de mickael ortiz t'as le bonjour de toute la classe tu passe le bonjour a anastazia

Anonyme a dit…

Tu vas bien on a vu tes photos elles sont bien Fabienne est sortie du CHU elle va bien

Remy Depoutot

Anonyme a dit…

Sous le soleil, peut être que tout ça a vraiment du charme?

Anonyme a dit…

Eh bien non ! Les dynosaures n'ont pas diparu partout...
Agnès