dimanche 19 octobre 2008

On appât eu peur!

"D'habitude" le week-end commence le vendredi soir... Pour moi, il n'a commencé que samedi matin vers 4 heures.
Tandis que les filles ont retrouvé des étudiants vendredi soir pour un billard, il fallait de mon côté, que je me couche tôt: j'avais rendez-vous à 5h00 avec Sacha pour partir à la pêche.

Après un réveil discret, je suis arrivé sur le parking... un peu essoufflé mais à l'heure! Sacha était dans la "Gigouli"*, le moteur en marche pour le faire chauffer. C'est seulement une fois sur la route que j'ai compris l'intérêt de ce préchauffage!
*une Gigouli (Жигули) est une marque de voiture datant de l'époque soviétique, rachetée plus tard par la renommée marque Lada!
Nous avons donc commencé à suivre la direction de la datcha sur une route ordinaire, c'est-à-dire avec un revêtement goudron, une grande largeur et un peu de boue sur les côtés. Après quelques kilomètres, la Gigouli nous a fait faux bond! En plein milieu de route, le moteur s'est mis à ralentir avant de s'arrêter complètement. Sans perdre de temps (nous étions au milieu de la route en pleine nuit), Sacha a décrassé l'alternateur et nous avons pu repartir sans plus attendre.Quelques kilomètres plus tard, nous avons changé de cap pour emprunter une route identique, à la seule différence que le goudron avait cédé sa place à la boue épaisse et aux nids de poules (j'imagine d'ailleurs que les poules sont proportionnelles à la taille du pays étant donné la profondeur et la largeur des trous!). Il faut préciser que Sacha, dont la profession est chauffeur routier, est tout à fait sécurisant au volant. A ce stade, la qualité de la route ne laissait imaginer une voie dans un pire état. La suite me prouva le contraire. En effet, nous avons pris une "bretelle" qui donnait dans une sorte de champ. Cette fois-ci, le mot "adhérence" ne faisait plus partie du lexique local!... Ainsi, après avoir glissé sur quelques kilomètres, ce qui devait arriver arriva: nous nous sommes embourbés. Quelques minutes plus tard, dans la nuit de la campagne profonde, deux grands singes s'accrochaient aux branches de la forêt voisine pour récupérer du bois à glisser sous les roues... Après un bon moment, un manteau dénaturé, quelques litres de sueur et beaucoup de fumée, la Gigouli, tel un phoenix, renaquis de ses cendres!!! Nous avons pu poursuivre notre chemin avant de nous arrêter sur la berge... où nous sommes partis pour 2 kilomètres à pied.

Une fois sur place, Sacha a sorti le matériel de survie du pêcheur: les cannes, les appâts, du pain et du saucisson, deux verres et une bouteille d'alcool (très) fort. C'est ainsi qu'à 7h50, tel un vrai pêcheur russe (ou français après tout!), j'avalais après expiration mon premier verre d'alcool de piment.
Nous avons tenu ainsi jusqu'à 15h00, sous la pluie, entre pêche inefficace, saucisson, chocolat et alcool de piment. Mais si la pêche a été nulle, ce fût un moment très agréable de passé avec Sacha, de
nouveaux paysages de découverts, et la barrière de la langue s'étant effondrée dès notre première rencontre, nous avons beaucoup échangé et donc beaucoup appris!
Après avoir fini les restes du casse-croûte du pêcheur, nous avons repris les glissades pour aller chercher Anastasia à l'arrêt de bus le plus proche de la datcha. Sacha m'a d'ailleurs laissé conduire sa voiture sur la route "de qualité intermédiaire".

Sans trop attendre après notre arrivée à la datcha, nous sommes partis tout les deux au bania. Entre hommes. Ce fût encore un moment fort, reposant et viril quand il s'agit de frotter le dos à la fin de la séance.
Bien détendus après cette journée fatigante, nous sommes passés à table en compagnie d'Anastasia et de babouchka qui nous avait encore préparé un festin.
Après manger, et/ou après boire, c'est au choix, Anastasia et moi avons terminé la soirée devant les flammes de la cheminée.
Le lendemain, 10h00, Anastasia me sortait hors du lit pour l'accompagner dans sa séance de gymnastique quotidienne. Ensuite, après un petit déjeuner copieux et un peu de ménage, j'ai enfilé mes gants de travail pour aller couper du bois pour babouchka... l'effort en vallait la chandelle, lorsque j'ai découvert la table que babouchka nous avait préparée pour le repas du midi: borch, komepote (sorte de jus ou sirop de cerises préparé par babouchka), et autres petits plats colorés et parfumés nous attendaient. L'après-midi est ensuite passé rapidement avec Anastasia: au programme, français et ballade en forêt pour trouver deux branches aux propriétés précises.
A la fin de la journée, la Gigouli nous a reconduit jusqu'à Vyatka, comme si rien de ce week-end n'avait existé. Après une bonne douche, une tournée de linge, et une conversation internet avec ma chérie, il fallait dormir vite car une grosse semaine nous attendait dès le lendemain.

2 commentaires:

Anonyme a dit…

Alors c'est mieux que la chasse à la perdrix (je crois que c'était ce petit animal mais je n'en suis plus sûre)à Saint-Sever-Calvados ?

Anonyme a dit…

Je crois avoir récupéré tout mon retard pour la lecture de ton blog....
Super !
Agnès